Sharknado est un téléfilm américain réalisé par Anthony C. Ferrante en 2013, produit par The Asylum et distribué sur SyFy. Malgré son faible budget (un million à tout casser), une petite sortie au Cinéma fut possible. Il dure 85 minutes.
Considéré comme culte parmi les films de série B à cause de son scénario délirant, il fut largement rentable avec un Box Office frôlant les 20 millions de dollars et 82% de ratio positif sur Rotten Tomatoes.
Synopsis : Le film démarre sans préliminaires avec un typhon qui passe au beau milieu d'un gigantesque banc de requins (ça n'existe pas mais bon sait-on jamais) et en aspire la plupart avant de reprendre gentiment son chemin avec les centaines de requins tournoyant dans la masse d'air... ça part mal. D'ailleurs, afin de vérifier l'efficacité de ce nouveau melting pot saugrenu, on a la chance d'assister à un bateau de trafiquants venant chasser le banc de requins qui se prend la trombe de plein fouet et son équipage se fait becqueter par les requins volants qui sont certainement ravis de cette mise à jour !
Bref, le typhon se dirige paresseusement vers les côtes tandis que les surfeurs sont de sortie, malgré les conditions météo plus qu'incertaines. Enfin parvenu à destination, le typhon fait un carnage climatique tandis que les requins volants s'abattent sur la pauvre population désarmée. Parmi les installations ravagées figure le bar dans lequel squatte nos personnages principaux ; désormais sans toit, ils fuient comme beaucoup d'autres à l'intérieur des terres dans l'espoir d'échapper à la tempête...
L'ouragan semble finalement se calmer, mais c'est pour laisser place à plusieurs typhons bourrés de requins qui déclenchent un véritable bombardement ! Notre équipe de bras-casés trouve finalement refuge dans un vieil aéroport et se met à élaborer une stratégie de contre-offensive ; l'idée ne tarde pas à surgir et elle est sacrément...pourrie ! En gros, avec l'aide d'un hélicoptère en mousse, on jette des bombes artisanales version GTA dans les tornades pour les faire disparaître et les requins par la même occasion (cliniquement testé et prouvé pour vous) ! Les tornades sont ainsi effacées, et les requins tombent du ciel par centaines en croquant quelques personnes par-ci par-là. Le dernier gros typhon résiste un chouïa mais on balance une bagnole dedans avec une bombe 2.0 et c'est dans la poche !
Et pour moi c'est dans la poubelle !
Réalisation : Le brave Ferrante n'en est pas à son coup d'essai, il s'est déjà fait les dents sur plusieurs The Asylum (que des chefs-d’œuvre). Sharknado n'échappe pas à la règle avec son montage pourri, ses plans mal coordonnés, ses raccords affreux, ses nombreuses incohérences du style les voitures qui explosent toutes seules... Les scènes d'action regorgent d'effets spéciaux qui heurtent la rétine et d'images de synthèses aussi primitives que les requins ; on a quelques scènes un poil intéressantes, mais trop rares hélas pour remonter le niveau. Le film n'hésite pas à utiliser de nombreux stock-shots d'images de tempêtes pour obtenir un côté plus réaliste, avec quelques images de vrais requins (l'équipe a du perdre 2 ou 3 plongeurs) ; le problème est que ces stock-shots créent un gros décalage avec les images de synthèse pour donner un résultat quelque peu troublant.
Les squales sont particulièrement agressifs et gobent les pauvres gens en moins de 5 secondes chrono ! Cela change des requins des autres films qui tournent 3 plombes autour de leurs victimes avant de tenter une approche timide. Le film tente hélas de justifier le scénario quasi-comique par des théories absurdes du style «c'est déjà arrivé» ; trop facile, quand on fait un scénario pourri il faut assumer jusqu'au bout messieurs ! Pour finir le film nous cale quelques séquences émotionnelles histoire de combler les vides scénaristiques, ce qui n'empêche pas qu'il faille attendre le dernier quart d'heure pour voir la plupart des persos crever !
Bande-son : Comme le bruit de la tempête et les hurlements des requins couvrent la majeure partie du film, on a pas grand-chose à se mettre sous la dent... On retiendra juste quelques musiques épiques pendant les rares moments d'action, à savoir sauvetage ou défonçage de requins volants à grands coups de tronçonneuse (Leatherface doit s'en arracher le visage).
Jeu des acteurs/Personnages : Pas grand-monde de connu dans ce genre de bouses, à part peut-être Tara Reid (American Pie, Urban Legend et surtout le très mauvais Alone in the Dark !) et John Heard (grosse filmographie variée). Que dire du jeu d'acteur sinon qu'il est scandaleux de nullité ? Irréaliste, effarant, exécrable, on y adhère pas une seconde.
Concernant les personnages ; crétins divers, biatches à poil quel que soit le temps et antihéros toujours en recherche d'une manière loufoque de se faire défoncer la gueule. Ils se font bouffer par des requins volants et en rigolent deux minutes plus tard, une réaction tout à fait réaliste, soyons honnêtes. Le personnage principal, caricature ambulante du champion de surf avec des algues en guise de cerveau, tente de sauver toutes les personnes qu'il rencontre, ce qui met en danger le reste de ses condisciples à commencer par sa famille. Bref, on déglingue joyeusement les requins à l'aide d'armes blanches et de bombes artisanales, j'ai envie de dire comment ne pas aimer?
Conclusion : Un film qui a réussi à faire le buzz grâce à sa nullité ! C'est pas courant, surtout pour un The Asylum qui en général reçoit des cailloux de la part des critiques cinématographiques. Après il s'avère être moins désastreux que les précédents films du même thème malgré sons scénario qui pique la rétine. Seule question qui me tarabuste : sachant qu'il est plus question de tempêtes que de vraies tornades, pourquoi ça s'appelle Sharknado et pas Ouraganshark ?